Procès de Nordahl Lelandais : le motif sexuel est une évidence pour l'avocat de la mère de Maëlys


16 février 2022

Le motif sexuel serait à l'origine de l'enlèvement et du meurtre de Maëlys. C'est ce qui est ressorti ce mercredi 16 février lors de cette 13ème journée de procès.

"Nordahl Lelandais aurait avoué à un co-détenu avoir violer Maëlys".

La 13ème journée du procès de l’ex-militaire aux assises de l’Isère commence fort avec le témoignage du co-détenu de Lelandais lu par la Présidente des Assises de l'Isère à Grenoble, à qui il se serait confié lors des promenades et depuis les fenêtres.

Selon lui, il aurait caressé Maëlys et n’ayant pas d’érection, il lui aurait mis les doigts. Une agression sexuelle qu’il ne considérait pas comme un viol. L’accusé affirme que tout est faux.

"Maëlys ne sera pas morte pour rien".

Les plaidoiries des parties civiles ont ensuite commencé et Maitre Crespin, l’avocat des associations de défense de l’enfant, a déclaré, que selon sa conviction, personne n’arrivera à connaitre l’accusé dont la personnalité est insaisissable mais qu’il a été arrêté à temps et que Maëlys ne sera peut-être pas morte pour rien.

Maitre Rémond avocate des petites cousines de Lelandais, a ensuite pris la parole. Elle considère, que Nordahl Lelandais a enlevé la vie de Maëlys et qu’il a aussi enlevé l’innocence de ses cousines. Elle l’a traité de pédophile, de prédateur sexuel qui recherche sa proie et qui va recommencer.

Le collaborateur de Maitre Boguet, l'avocat du père de Maëlys, a lui, dressé un portrait de Maëlys, qui avait tout juste 8 ans et qui était l’innocence incarnée, profitant de la soirée du mariage dans la joie sans savoir qu’en croisant la route de Nordahl Lelandais, il refermera sur elle les portes d'un enfer sombre, terrifiant.

Pourquoi l’a-t-il enlevé et pourquoi il l’a tué ? Lui seul sait et il se tait. Un drame qui a détruit la vie de Joachim de Araujo qui réclame aujourd’hui la justice.  

"Il se transforme en homme loup".

Maitre Boguet l'avocat du père de Maëlys, qui a pris la parole à son tour, a rappelé que l’accusé a appâté sa victime en se faisant passer pour une bonne personne. Une personne gentille que la fillette appellera "tonton" ou "Nono" qui aimait les chiens comme elle et qui réussira à l’embarquer avant de la tuer à coups de poings et de tenter d’effacer son crime.

« Le dernier regard qu’elle est croisé c’est le vôtre », lui lance l’avocat avant de poursuivre, « J’espère que vous le ressentirez un jour ».

"Le motif sexuel est une évidence selon Maitre Fabien Rajon, l’avocat de la mère de Maëlys".

Il a plaidé en dernier  et pour lui il n’y a aucun doute surtout après la découverte des agressions sexuelles des petites cousines de l'accusé.

Il révèle aussi une pièce du dossier celle d’une écoute téléphonique entre la sœur et la mère de Nordahl Lelandais. Lors de la conversation, la mère dit que son fils a tué la fillette car il l'avait violée et qu'elle s'était débattue.

Autre raison de penser que le motif était sexuel, les images pédopornographiques retrouvées sur son portable il y a à peine trois mois lorsqu’il était en cellule. L'avocat montre d’ailleurs l’une d’elle où l’on peut apercevoir une petite fille qui ressemble à Maëlys.

"Et comme il le dira, si les preuves du viol manques, c’est parce que le corps a passé six mois dans la nature".

Maitre Rajon est ensuite revenu sur ce drame jusqu'à l'enterrement de la petite fille. Après quoi, il a brandi l'agenda scolaire de Maëlys. Les pages sont vierges. Il se tourne vers Nordahl Lelandais et lui dit : "vous n'avez pas donné la mort, vous l'avez arrachée à la vie. Mettez vous ça dans la tête"

Il terminera son plaidoyer en demandant un jugement sans vengeance mais sans naïveté qui montrera que le personnage de Nordahl Lelandais a été cerné.

L'audience est suspendue est reprend demain jeudi, à 9h.

Par Tina Sanchez