26 mai 2022
Une mère et son fils ont notamment été mis en examen.
Un important point de deal a été démantelé place Charles Dullin dans le quartier Malherbe à Grenoble, indique ce jeudi 26 mai Éric Vaillant, le procureur de la République de Grenoble.
L’affaire commence au mois de janvier 2021. Lors de l’interpellation d’un vendeur sur le point de deal, les policiers ont retrouvé, en plus des stupéfiants, un carnet de comptabilité faisant apparaître un chiffre d’affaires de 2000 euros par jour.
« La magistrate du parquet de Grenoble en charge de la lutte contre les trafiquants de stupéfiants, décidait alors d’ouvrir une nouvelle enquête, en préliminaire, qui permettait l’identification, par les policiers de la brigade des stupéfiants du commissariat de police de Grenoble, de vendeurs, ravitailleurs et gérant du point de deal », indique le communiqué.
En effet, le 14 juin dernier, sept personnes ont été interpellées : le gérant du point de deal âgé de 25 ans, trois de ses « lieutenants » de 22 ans, 25 ans et 28 ans, un Stéphanois en lien avec le trafic et deux femmes de 20 ans et 23 ans, « nourrices d’argent ». Quatre hommes étaient alors mis en examen et placés en détention provisoire, tandis que le Stéphanois et les deux femmes étaient placés sous contrôle judiciaire.
Lors de ces interpellations, les enquêteurs ont retrouvé « un kilo de cannabis, environ 50 000€ en espèce, 20 700€ sur un compte bancaire, deux voitures et un scooter », précise le procureur.
Trois autres personnes interpellées
Le 19 juillet dernier, trois vendeurs, âgés de 19 ans, 20 ans et 38 ans, ont également été interpellés et mis en examen. Deux ont été placés en détention provisoire et l’autre sous contrôle judiciaire.
Une dernière vague d’interpellations
Neuf nouvelles personnes ont été interpellées. Le « propriétaire » du point de deal tout d’abord. Agé de 24 ans, il est incarcéré depuis 2020 pour trafic de stupéfiants et qui poursuivait son trafic de la prison. Sa mère de 43 ans a également été arrêtée. Son « train de vie sans commune mesure avec ses ressources officielles constituées des seules allocations familiales (évaluation à 46 000€ par an de différence) », selon Éric Vaillant.
Chez elle, on a retrouvé des sacs et vêtements de luxe ou encore une voiture neuve. Elle avait aussi un coffre à la banque avec des bijoux en or. Le Groupe Interministériel de Recherches (GIR) établissait qu’elle avait contracté des assurances vie de 5 000€ pour trois de ses enfants et 80 000€ pour le quatrième, qu’elle était propriétaire d’une villa neuve avec piscine vers Valence. Sur cinq ans, le GIR estimait que les produits du blanchiment du trafic pouvaient être évalués à 825 000€.
La tête du réseau et sa mère ont été mis en examen ce mercredi « pour complicité de trafic de stupéfiants, non justification de ressources et blanchiment ». L’homme était à nouveau placé sous mandat de dépôt tandis que sa mère était placée sous contrôle judiciaire.
Enfin, sept vendeurs et nourrices, dont un « faisait l’objet d’une disjonction afin d’être jugés en comparution immédiate ce mercredi 25 mai », ont été interpellés. Ce dernier a été condamné à trois ans de prison, dont un avec sursis, et 30 000 euros d’amende. Les autres seront convoqués ultérieurement devant le magistrat instructeur.
Par Baptiste Berthelin